Leo Reijnders – Le Tisseur de Nuages

La pratique artistique toujours plus vaste de Leo Reijnders ne se limite pas au dessin, à la peinture et à l’animation, mais englobe également la performance, le commissariat d’exposition et la création radiophonique. Les stratégies artistiques qu’il emploie et les positions volontairement ambigües qu’il adopte en tant qu’artiste jouent avec les conventions du monde de l’art, entre intérieur et extérieur, entre centre et marge. Un bon exemple en est son pseudonyme. « De Wolkenbreier » est le titre d’une peinture sur la porte de garage d’un musicien ami. Reijnders s’en est emparé pour nommer son programme radio et, ce faisant, est lui-même devenu un personnage issu de son propre univers artistique.

Il est également le commissaire qui profite de l’exposition de son propre travail pour organiser au passage un festival de musique et de performance à Saint-Pétersbourg. Le passionné de radio qui guide ses invités dans la réalisation d’un autoportrait mental en direct. L’animateur qui a invité des dizaines de musiciens et groupes à créer la bande-son d’une de ses animations pour donner naissance à un festival numérique international. Et le performeur qui, avec des musiciens, tente de lire le son de la ville comme si elle était un disque vinyle géant. Une seule constante : échanger les rôles, brouiller les frontières.

Mais le cœur de la pratique de Reijnders reste l’univers fantastique en expansion de ses dessins et peintures. L’ancien directeur du M HKA, Flor Bex, en disait ceci :
« Leo Reijnders donne forme à un monde complexe et riche en idées. Un monde qui se dévoile à travers de petits dessins de carnet et des notes. Un monde peuplé de nature, d’hommes et d’animaux, mais transposé dans des situations pleines d’imagination. Des scènes étranges de vie aquatique, terrestre, aérienne et cosmique. […] L’œuvre de Leo Reijnders déborde d’imagination et, avec un humour subtil, il nous interpelle sur les comportements et visions du monde humains. »

Dans son œuvre, humains, monstres et animaux partagent un même espace de vie. Au sein de ce chaos joyeux, des questions existentielles émergent : D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Et que pouvons-nous bien faire en attendant ? Le spectateur se laisse happer dans la toile colorée d’associations et d’imaginaire qu’il tisse soigneusement sur toile ou papier. Car se perdre n’est-il pas infiniment plus intéressant qu’une promenade sur un sentier balisé ?

Avant-première le jeudi 27 mars

Avec Radiosessions : 20 ans de Wolkenbreiers au M HKA
Les dimanches 6, 13 et 20 avril, de 11:00 à 14:00