
Mash Up était la première grande exposition rétrospective consacrée au travail d’Anthea Hamilton. L’exposition offrait ainsi une occasion unique de partager une lecture approfondie et une articulation de la pratique de Hamilton. Dans le même temps, elle ouvrait des perspectives inédites et proposait de nouvelles interprétations.
+++ L’exposition rétrospective s’est tenue du 18 février au 15 mai 2022. +++
L’exposition comprenait pas moins de soixante-dix œuvres créées par l’artiste au cours de sa carrière, auxquelles s’ajoutaient une série de nouvelles œuvres, une performance et des situations spécifiques à l’exposition. Bien que Mash Up soit une rétrospective, il s’agissait d’un processus dynamique et créatif, qui offrait de l’espace et du temps pour permettre au public d’accéder à l’œuvre, de reconsidérer la pratique de Hamilton sous un nouveau jour, et de comparer les œuvres entre elles.
Depuis près de deux décennies, Anthea Hamilton développe une pratique complexe qui englobe la sculpture, l’installation, le film et la performance, caractérisée par une créativité engagée, un esprit positif et flexible, des trajectoires de recherche inattendues, une esthétique visuelle marquée, des intérêts interculturels, des modes de production interdisciplinaires et une dynamique de collaboration. Hamilton plonge dans l’histoire sinueuse de la production visuelle et culturelle et utilise son regard comme une lentille à la fois subjective et productive, à travers laquelle elle observe (et recrée) le monde. Ses installations proposent une réalité alternative et fragmentée dans laquelle les rôles de genre, la sexualité, la vie domestique et les traditions de diverses cultures ne sont plus perçus comme des clichés figés, mais comme des notions fluides.
Avec sa méthode de ‘mash-up’, Hamilton filtre et analyse des éléments issus de la mode, de l’art, de la nourriture, de la nature, du design, de l’architecture et de la culture populaire, du présent comme du passé récent. Elle réorganise ensuite ces figures de style et ces motifs — que nous pourrions autrement considérer comme familiers ou rassurants — afin de contourner les significations dominantes et évidentes. Pour ce faire, Hamilton utilise différentes techniques et matériaux, tels que l’impression numérique, l’acier galvanisé, le tissu de tailleur tissé ou le verre soufflé. Elle s’appuie aussi bien sur les technologies de pointe que sur l’artisanat, passant librement du low au high, du classique au pop, du hip-hop à l’art nouveau. La pratique de Hamilton repose sur une forte croyance en le vivre-ensemble, la complexité et — par extension — l’imaginaire, mobilisant l’ambiguïté de ses œuvres comme un moyen de remettre constamment en question notre réalité perçue.



À propos d’Anthea Hamilton
Anthea Hamilton est une artiste plasticienne qui travaille avec l’installation, la sculpture et la performance. Elle a terminé ses études au département de peinture de la Leeds Metropolitan University et au Royal College of Art de Londres, respectivement en 2000 et 2005. En 2016, Hamilton a été l’une des quatre artistes nominées pour le prestigieux Turner Prize, décerné à la Tate Britain. Anthea Hamilton vit et travaille à Londres. Elle est actuellement professeure invitée à l’école d’art indépendante et gratuite Open School East (Margate, Royaume-Uni).
Le travail d’Anthea Hamilton a été exposé à l’international, notamment à l’occasion de plusieurs expositions personnelles : The Prude, Thomas Dane Gallery, Londres (2019) ; The New Life, Secession, Vienne (2018) ; a is for and, am, anxious, apple, adore…, Kaufmann Repetto, Milan (2018) ; The Squash, Tate Britain, Londres (2018) ; Love IV (avec Nicholas Byrne), Schinkel Pavillon, Berlin (2016) ; Anthea Hamilton Reimagines Kettle’s Yard, Hepworth Wakefield, Wakefield (2016) ; Lichen! Libido! Chastity!, SculptureCenter, New York (2015) ; Kabuki, The Tanks, Tate Modern, Londres (2012) ; Sorry I’m Late, Firstsite, Colchester (2012) ; Les Modules – Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Palais de Tokyo, Paris (2012) ; et Gymnasium, Chisenhale Gallery, Londres (2008).
Hamilton a également participé à de nombreuses expositions collectives, notamment : Bloomberg New Contemporaries 2020, South London Gallery (2021) ; The Paradox of Stillness: Art, Object, and Performance, Walker Art Center, Minneapolis (2020) ; May You Live in Interesting Times, 58e Biennale de Venise (2019) ; La vie moderne, 13e Biennale de Lyon (2015) ; Burning Down the House, 10e Biennale de Gwangju (2014) ; et Don’t You Know Who I Am? Art After Identity Politics, Muhka, Anvers (2014).
Publication
En parallèle à la présentation à Anvers, une importante publication monographique paraît (co-édition Muhka et Triangle Books). Avec des textes de : Cédric Fauq, Milovan Farronato, Anthea Hamilton, Anne-Claire Schmitz et Linsey Young. Disponible en néerlandais et en anglais.
Colofon
Curator: Anne-Claire Schmitz
Avec le soutien indispensable de LOEWE.
Avec le soutien de AMS digital, Herno, Mildred and Simon Palley, Marc Vandecandelaere.
Banner image: Installation view, Anthea Hamilton, Mash Up, Muhka, Museum of Contemporary Art Antwerp, 2022 © Anthea Hamilton. Courtesy of the artist and Muhka. Photo: Kristien Daem